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Je pose ça, ici, sans avoir de réponses...

Je suis diplômé en travail social depuis dix ans (ou presque) maintenant. J'ai exercé dans plusieurs structures, mais principalement dans le domaine de la protection de l'enfance et des violences conjugales et intrafamiliales. Aujourd'hui, je change de voie... mais ce n'est pas si simple...

En dix ans de carrières, j'ai été, en cumulé, et avant de choisir de me reconvertir, environ trois ans au chômage. Cela me confère une expérience de 7 ans, tout au plus. Sept années à travailler autour de l'accompagnement des victimes de violences conjugales et intrafamiliales ; sept années à évaluer si un enfant était en danger ou "en risque de l'être" ; sept années à militer professionnellement pour une meilleure prise en charge des victimes, adultes comme enfants. Mais aujourd'hui, j'ai fais le choix de quitter mon métier, pour des raisons conjoncturelles essentiellement, mais aussi salariales. 

2021... l'année du choix

En réalité, je songeais à me reconvertir déjà dès 2015, après une expérience de burn-out, où jamais les mots ont été mis dessus. Puis j'ai retrouvé un poste qui m'a donné envie ; envie de continuer et d'essayer autre chose. J'ai alors été éduc' de rue pendant 2 ans, et ce fut, sans nulle doute, la meilleure expérience de ma vie, que ce soit sur le plan professionnel mais aussi personnel. J'ai enrichi ma pratique, appris à travaillé autrement. Mais j'ai aussi, grâce à une équipe extraordinaire, appris à dépasser mes propres peurs, et à sortir des limites que je m'étaient moi-même imposé du fait de mon handicap visuel. 

Mais, en 2018, nous décidons de quitter la région où j'étais pour nous installer ailleurs, dans un endroit plus calme et plus sympa. Là est revenu mon choix de me reconvertir ailleurs. Je souhaitais alors démarrer une nouvelle vie, avec de nouveaux objectifs, et créer, pour ainsi dire, un nouveau départ. 

Bien mal m'en a pris. J'ai trouvé un poste que je convoitais depuis très longtemps, un poste dans l'évaluation sociale des situations des victimes de violences conjugales et intrafamiiales. L'objectif était le travail sur un temps court, très court, pour donner une photographie à un instant T de la vie de ces personnes. J'ai adoré, mais je me suis très vite épuisé, comme dit dans cet article.

J'ai donc quitté mon poste au début du confinement, et erré, pendant quelques temps, sans trop savoir quoi faire. J'ai recherché un poste dans mon domaine de compétences et d'appétence, sans en trouver. Pour tous, il fallait le permis, ou accepter des conditions de travail assez déplorable et non compatible avec la vie de famille que je souhaitais... 

En 2021, j'ai sauté le pas. Je me suis posé, j'ai débuté un travail sur moi... et j'ai choisi, bien malgré moi, la reconversion professionnelle. J'ai alors décidé de me reconvertir vers mes premières amours, le développement informatique, tout en gardant un pied à l'étrier en me lançant en tant qu'intervenant extérieur pour des centres de formations administratifs, sociaux ou paramédicaux.

La reconversion est un beau projet, mais...

Aujourd'hui, au moment où j'écris ces mots, je suis en formation. Le groupe est génial, les intervenants sont top, et l'ambiance y est bonne.  C'est une formation assez intensive, mais qui me donne des billes pour avancer. Elle est d'autant plus intéressante qu'elle est qualifiante, et que j'adore faire ce que j'y fais.

Mais - oui il faut bien qu'il y en ait un - j'ai un manque. Je ne saurai l'expliquer, mais il est là, présent, empli de tristesse et d'une pointe de rage.

Quand je parle de ce que je faisais encore aujourd'hui, quand je forme des stagiaires aux notions de protection de l'enfance ou au sujet des violences conjugales, je suis passionné dans l'échange mais également dans mes convictions. J'adorais ce que je faisais avant. Je m'énervais beaucoup, je pestais parfois, je me battais contre des moulins à vent souvent, voir tout le temps, mais j'adorais. 

Je pourrai, et je le fais un petit peu, militer dans des associations. Je pourrais écrire des articles dans des revues professionnelles. Je pourrai un peu plus pousser pour rentrer en tant qu'intervenant extérieur... Mais... en ai-je vraiment la force ? 

Alors oui c'est chouette de se reconvertir et de trouver une autre voie. Je ne regrette pas mon choix, enfin je crois. Je sais que devant moi, une nouvelle bataille s'annonce, car je devrais prouver trois fois plus que les autres que j'en suis capable. Mais... en ai-je vraiment la force ?

D'un côté j'adorais ce que je faisais, et le contact humain et empathique me manque. D'un autre côté j'aime ce que je fais aujourd'hui, car c'est concret et je vois les évolutions à l'instant même où je finis un petit bout de projet. Alors que demander de plus? 

Comment me débarrasser de cette tristesse, présente en sourdine ? 
Comment vivre les choses pleinement, comme elles viennent ?
Comment avoir la force, cette putain de force qui me fait défaut tous les matins et tous les soirs depuis quelques mois, voir années ?

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